Les 8 salopards de Quentin Tarantino

Les 8 salopards

Film américain – 2h47
Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

MON AVIS :

C’est un Cluedo grandeur nature que nous propose Quentin Tarantino dans son dernier film.
En mêlant des personnages tour à tour farfelus, dangereux et mystérieux, il nous propose un huis clos et prend quelques libertés avec le genre du western. Ici, pas de désert mais une étendue neigeuse hostile qui oblige nos personnages à se rencontrer. Même si l’intrigue est à saluer, comme la performance des comédiens choisis par Tarantino et si le film se veut une critique du racisme de l’époque et plaide en faveur d’un certain féminisme (la figure de Daisy Domergue est intéressante en ce qu’elle délaisse la féminité généralement observée dans les westerns classiques pour une violence normalement détenue par les hommes), l’ensemble reste plutôt attendu.
Ainsi, même si on sent bien que le réalisateur s’est fait plaisir, les dialogues bien trop étendus et une utilisation de la violence pas toujours justifiée, fragilisent une oeuvre qui manque d’humour et de légèreté. Dommage pour ce film de genre qui aurait mérité une prose plus étincelante et une histoire plus percutante.

– Bande annonce

28 réflexions sur “Les 8 salopards de Quentin Tarantino

  1. Je n’ai pas lu beaucoup d’avis très enchantés concernant Les Huit salopards malheureusement, et ton avis confirme cela, mais je pense que j’irai quand même le voir au cinéma, je suis assez curieuse de me faire mon propre avis et je pense qu’il fait quand même passer un bon moment ! 🙂

    • Tu as tout à fait raison de te faire ton propre avis. Ici, Tarantino se fait plaisir et ça se voit mais je regrette qu’il ne se renouvelle pas davantage. Et puis, la violence, souvent au coeur de ses oeuvres, m’apparait ici plus gratuite. Je trouve ça dommage…

    • Pour avoir vu tous les Tarantino, celui-ci reste pour moi en dessous. Ce qui m’a dérangé ici, ce sont les dialogues moins percutants que d’ordinaire (alors que j’adore justement ce verbiage à la Tarantino) et une utilisation de la violence un peu gratuite (l’utilisation de la violence chez le réalisateur est habituelle mais là, je la trouve un peu facile…) j’en attendais peut-être trop…

  2. J’ai vraiment adoré ce film que j’ai eu la chance de voir en 70 mm (et tout ce qui va avec) même si je comprends les gens plus sceptiques. Disons que le recul m’a permis de digérer l’ensemble, de voir ce que QT a voulu faire. Et justement, je n’ai pas trouvé ça si attendu, je veux dire, on sent bien que les personnages clochent tous mais honnêtement je ne savais pas trop qui était encore plus mytho et salaud de tous et le comment du pourquoi. Pour moi, une réussite sur l’art du mensonge et l’Amérique raciste, porté par un excellent casting, une BO de Morricone fabuleuse, une esthétique à couper le souffle et une mise en scène magistrale.

      • Oui et non. Je veux dire, les gens qui n’ont pas aimé l’histoire, le rythme et tout ça, ça ne changera rien de ne pas l’avoir vu en 70 mm, on est bien d’accord. Après, pour ma part, je trouve que ce format donne l’impression de voir un film plus lumineux et dans un sens ça contribue au contraste entre l’ombre et la lumière qui parait tout le long du film et qui pour moi a une signification. De plus, au-delà du soin esthétique, je trouve que ça contribue aussi à la réflexion autour du mensonge d’un point de vue plus visuellement. Paradoxalement, il y a quelque chose d’étouffant alors que le 70 mm préconise justement un effet d’élargissement. En fait, le côté pesant vient du fait que justement, on voit encore plus l’image : du coup, c’est comme si le danger pouvait venir de n’importe quel endroit, on doit littéralement élargir son regard. Voilllààààà ça se sent que j’écris ça le soiiir ! 😮

      • héhé… Non, non, tu es très claire ! Franchement, je m’étais dit que pour un huis clos, le 70 mm ne se justifiait pas forcément mais après ton avis, je comprends mieux ^^

  3. Je suis totalement d’accord avec toi : ce Tarantino est en dessous des autres. Comme beaucoup de gens, je suis très fan du réalisateur et j’ai vu et revu ses films… Je n’ai pas ressenti ce bonheur dingue que j’ai ressenti en sortant de la séance de Django ou de celle de Kill Bill… pour ne citer que ces deux là.

    Les dialogues prennent en effet bien trop de place.

    Cela dit, ça se laisse quand même bien regarder. ça reste du Tarantino et on ne peut pas nier qu’il soit quand même très doué ! 😉

    • Oui, c’est vrai qu’on sent bien qu’il s’est fait plaisir, lui qui aime tant les westerns et puis le casting reste quand même impressionnant 😉

    • Tu as bien raison, d’autant que les sorties DVD sont maintenant très rapprochées des sorties ciné 😉 (Bon, je t’avoue que je préfère tout de même si possible voir un film sur grand écran…)

  4. Je ne suis pas encore allée le voir mais je crois que la critique que tu portes sur ce film est assez partagée sur ce que j’ai pu lire ou entendre ^^
    J’ai de plus en plus de mal avec la violence comme tu dis pas toujours justifiée surtout si ce n’est pas fait avec légèreté et humour…
    oh et j’adore ton blog que je découvre tout juste 🙂

    • Hello, merci pour ton message ^^ Si tu es une fan de Tarantino, alors peut-être que tu apprécieras ce film. Mais pour tous les avoir vus, celui-ci ne se classe pas pour moi parmi les premiers ^^ Mais ce n’est bien sûr que mon avis ! Bonne fin de we à toi !

  5. Moi aussi j’aime beaucoup Tarantino et pourtant celui-ci m’a plu même si je l’ai trouvé très différent des autres. Dans tous ces autres films, il y a de l’humour et les personnages ont des côtés positifs ou des quêtes qu’on peut considérer comme juste même si elles sont pleines de violence.
    Dans celui-là, aucun personnage ne rattrape l’autre finalement, et c’est une atmosphère assez noire et sombre qui flotte à la fin du film. Je l’ai trouvé plus sérieux que ces autres films, c’est peut-être ce côté qui fait qu’il a été moins apprécié du public.

    • Peut-être. A vrai dire, ce qui m’a moins plu, à titre personnel, c’est l’absence (ou quasi) de dialogues percutants. Pour moi, c’est la vraie marque de fabrique de Tarantino et ici, j’ai trouvé les dialogues décalés moins incisifs et drôles. Pour la violence, elle ne me gêne pas en général mais j’ai peut-être trouvé qu’il en faisait trop ici sans que cela ne soit vraiment justifié… Bref, tu l’auras compris, ça a été une petite déception pour moi mais pas au point de ne pas aller voir son prochain 😉

Répondre à Yuko Annuler la réponse.