Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien Dufresne-Lamy


Editions Belfond – 249 pages
Littérature française

Dans cette salle, Charlie, quinze ans, patiente avec sa mère. D’ici cinq heures, son père sortira du bloc. Elle s’appellera Alice. Durant ce temps suspendu, Charlie se souvient des deux dernières années de vie de famille terrassée. Deux années de métamorphose, d’émoi et de rejet, de grands doutes et de petites euphories. Deux années sismiques que Charlie cherche à comprendre à jamais. Sur sa chaise d’hôpital, tandis que les heures s’écoulent, nerveuses, avant l’arrivée d’Alice, Charlie raconte alors la transition de son père, sans rien cacher, ce parcours plus monumental qu’un voyage dans l’espace, depuis le jour de Pâques où d’un chuchotement, son père s’est révélée. Où pour Charlie, la terre s’est mise à trembler.

MON AVIS :

Périlleux exercice que celui d’écrire sur le parcours d’une vie, d’une famille, la transition du soi et des autres. C’est pourtant ce que réussit avec humilité et sensibilité Julien Dufresne-Lamy. En se plaçant du point de vue du fils qui subit, se cabre, se résigne, accepte, il invite le lecteur à suivre ce parcours singulier, à adopter les termes multiples, les étapes cruciales. Une plongée dans l’intime mais parcouru d’un amour immense, fait d’acceptation et de renaissances.
Mon père, ma mère, mes tremblements de terre est une ode à la tolérance autant qu’un chemin de (sur)vie. Sans jamais tomber dans l’intolérance et toujours avec pudeur, l’auteur nous montre que nous avons encore beaucoup à apprendre sur le passage d’une identité à l’autre et des conséquences qu’il implique pour l’entourage. Un roman forgé avec pudeur, justesse et humanité. A découvrir.

Là, ça dit 15 heures. Six minutes seulement se sont écoulées depuis que Papa manque à l’appel. A cette heure-ci normalement, je suis en histoire-géo. Bientôt j’enchaînerai avec biologie. J’adore profondément la biologie. Du gagnant-perdant, cette histoire de changement de vie.
Mais plus que tout, je tiens à être ici.
Avec ma mère, mon père et tous nos séismes.


La jeune fille me souriait et dans son sourire, je ne comprenais pas encore qu’elle me disait : il faut accepter de ne pas comprendre les choses mais comprendre qu’elles existent.

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