Les magistrats sur le divan de Dominique Verdeilhan


Editions du Rocher – 384 pages
Littérature française

Marc Trévidic, Laurence Vichnievsky, François Molins, Renaud Van Ruymbeke, Jean-Claude Marin, Philippe Courroye, Éliane Houlette et bien d’autres… Plus de 80 magistrats, se confient pour la première fois. Présidents de cour d’Assise, procureurs, juges d’instruction, juges des enfants, ils révèlent ce qu’ils n’ont jamais osé évoquer : leurs angoisses, leurs souvenirs souvent traumatisants, leur détresse. Ils sont marqués, parfois de manière indélébile, par des affaires plus ou moins retentissantes : les attentats de Paris, le crash de la Germanwings, les crimes de Michel Fourniret ou de Pierre Chanal, la mort d’Ilan Halimi ou du petit Grégory, mais aussi par les dossier Elf ou Chirac.Comment faire face chaque jour aux scènes de crimes, aux autopsies, aux catastrophes aériennes, aux attentats ? Ils se sont tus, niant leurs émotions, mais la robe n’est pas une carapace. On ne sort pas indemnes de la justice, les magistrats non plus.

MON AVIS :

A travers un récit journalistique qui dépeint le quotidien des magistrats, le document de Dominique Verdeilhan décortique, analyse et interroge ceux pour qui, la mort, la souffrance et la violence sous toutes ses formes, composent le quotidien. Autant de récits livrés sans fards et souvent sans filtres pour une douleur usuelle autant dans les affaires traitées que dans la solitude à laquelle le magistrat est confronté chaque jour.
Une oeuvre qui s’avère cependant rapidement inégale dans le choix des histoires contées autant que dans leur succession minutieuse. Un enchainement d’histoires souvent horribles donnant lieu à des réflexions parfois confuses et répétitives qui, si elles offrent une vision du métier du magistrat intéressante pour le profane, n’en reste pas moins brutale et souvent peu démonstrative. Dommage.

En fait, sous le feu de l’action, sur ce moment, la disparition de ce gamin, je l’ai encaissée, absorbée. Elle m’est revenue à vitesse grand V, comme un flash, quelques années plus tard alors que je suis devenue mère. » Une parfaite illustration de la différence de réactions, d’analyses, d’appréciation entre le magistrat et l’individu. Le premier réagit en professionnel. Sans émotion apparente. N’écoutant que son devoir. Le second est touché en plein coeur.

8 réflexions sur “Les magistrats sur le divan de Dominique Verdeilhan

    • Coucou Asphodèle ! Les histoires sont particulièrement terribles et même si elles ont vraies, j’ai trouvé le découpage choisi par l’auteur parfois maladroit. on se perd un peu dans l’analyse mais cela reste un document intéressant sur les coulisses de ce métier plutôt méconnu au final.. Bisous à toi !

    • Le sujet est intéressant, sans aucun doute, mais c’est la façon dont il est traité qui est plus contestable pour moi… A la fin, je trouve que les affaires se succèdent et même si on comprend l’impact qu’elles ont eu sur les magistrats (et plus largement, les policiers, les avocats etc.), on se perd un peu dans la démonstration… Dommage.

  1. Ce n’est pas le genre de lecture que j’affectionne mais cela doit quand même être passionnant, enfin plus ou moins selon les affaires … Bises

    • C’est tout à fait ça. Au début, je lisais les affaires et les retours des professionnels avec beaucoup d’intérêt et puis j’avoue que mon intérêt s’est peu à peu émoussé… Trop d’affaires, trop de répétitions. C’est bien dommage parce que le sujet a un vrai intérêt en soi ! Bon début de semaine à toi ! Bises

    • Avec plaisir Isa Lise. Je pense que ça peut intéresser toutes les personnes qui sont vraiment dans la profession parce qu’on sent vraiment qu’il y a une vraie prise en compte maintenant de la souffrance du magistrat et de sa solitude dans son travail. En cela, ce document est intéressant. Je suis plus critique dans le choix des histoires contées et dans leur traitement…

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