De si bons amis de Joyce Maynard


Editions Philippe Rey – 334 pages
Littérature américaine

Quand Ava et Swift Havilland, couple de philanthropes fortunés, décident de prendre Helen McCabe sous leur aile, celle-ci est au plus bas. À quarante ans, elle a récemment perdu la garde de son fils Oliver, huit ans, et partage sa semaine entre rencontres aux Alcooliques Anonymes, petits boulots pour un traiteur, et soirées à faire défiler sur son écran les profils d’hommes célibataires de sa région. S’étant réfugiée depuis son enfance derrière des récits de vies fantasmées – un jour orpheline, le lendemain petite-fille d’Audrey Hepburn –, elle trouve auprès des Havilland ce qu’elle a toujours recherché : se sentir unique. Couverte de cadeaux et d’attentions, Helen n’a jamais été autant choyée. Vulnérable, impressionnable, elle tombe rapidement sous l’influence du couple, les laissant régir jusqu’à sa vie intime et amoureuse, tandis qu’ils lui promettent la seule chose qui compte à ses yeux : récupérer la garde à temps plein de son fils. Mais lorsque Oliver, témoin d’un accident impliquant Swift, est accusé par ce dernier d’en être à l’origine, Helen se retrouve confrontée à un grave conflit de loyauté. Jusqu’où est-elle prête à aller pour garder la confiance des Havilland ?

MON AVIS :

A travers une écriture fluide et précise, Joyce Maynard décortique avec beaucoup de réalisme les situations de dépendance affective et de confiance aveugle en autrui. Une première rencontre avec l’auteure qui témoigne d’un attachement aux personnages complexes et nuancés. A travers Helen – personnage vulnérable – c’est toute la mécanique de la dépendance qui s’incarne et ses implications à des degrés divers. Une oeuvre qui évoque les ravages de l’emprise autant que le portrait d’une femme pourtant indépendante qui, par manque de confiance en elle et de désir d’amour, devient une cible parfaite.
Un roman intéressant qui instaure une ambiance de douce léthargie et qui, même s’il aurait pu gagner à être plus condensé, n’en est pas moins une belle peinture des relations humaines toxiques.

Ensuite, nous nous sommes souhaité bonne nuit et, un par un, avons regagné nos petites vies, loin de ce Shangri-la créé par ni mirifiques amis. Tous reconnaissants, j’en suis sûre, d’avoir échoué pour quelques heures, tels des voyageurs épuisés poussés par leur bonne fortune, sur ce rivage lointain et scintillant. Aucune photo – et j’en ai pris des centaines, un millier peut-être – ne saurait rendre compte de ce que j’éprouvais à me trouver dans un tel lieu, en la compagnie de ce couple magique.

4 réflexions sur “De si bons amis de Joyce Maynard

  1. C’est son dernier roman ? Il me tente.
    Si tu veux en lire d’autres : long week-end / les règles d’usages / les filles de l’ouragan, ce sont mes 3 préférés. J’espère qu’ils te plairont autant qu’à moi 😉

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