Les roses fauves de Carole Martinez

Editions Gallimard – 348 pages
Littérature française

«Peu après la sortie de mon premier roman, Le cœur cousu, une lectrice m’a raconté une coutume espagnole dont j’ignorais l’existence : dans la sierra andalouse où étaient nées ses aïeules, quand une femme sentait la mort venir, elle brodait un coussin en forme de cœur qu’elle bourrait de bouts de papier sur lesquels étaient écrits ses secrets. À sa mort, sa fille aînée en héritait avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. J’ai métamorphosé cette lectrice en personnage.
Lola vit seule au-dessus du bureau de poste où elle travaille, elle se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de ses fleurs et, dans sa chambre, trône une armoire de noces pleine des cœurs en tissu des femmes de sa lignée espagnole. Lola se demande si elle est faite de l’histoire familiale que ces cœurs interdits contiennent et dont elle ne sait rien. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés?
Il faudrait déchirer ces cœurs pour le savoir…»

MON AVIS :

L’écriture de Carole Martinez nous plonge toujours dans un océan de contemplation. Finement brodée, piquée d’images lumineuses, elle nous entraîne dans une danse des mots sans mesure.
Une écriture puissante et fluide qui ouvre les portes du songe et de l’au-delà. Mais si la force de ce récit tient dans l’enchevêtrement de ses mots, ses idées et son histoire semblent plus confuses. Ainsi, et même si ses personnages se répondent comme un écho générationnel, il m’a été difficile de m’attacher à l’un d’eux. L’autrice, mêlée à l’héroïne, sa muse, mais également les nombreuses images des personnages qu’elle invoque, font de ce roman une oeuvre dense, un peu confuse. Un récit qui plaira sûrement aux amateurs de l’autrice, puisque son écriture conserve une grande richesse et se pare d’une lueur enchanteresse mais l’histoire et ses personnages nous laissent un sentiment mitigé, qui n’est malheureusement pas à la hauteur de la beauté du texte.

L’être a tendance à se noyer dans ce qui l’entoure. Lola, elle-même, se relâche enfin. Elle s’abandonne à la beauté des roses les plus tardives. Elle est un peu dans tout, et ce tout est splendide. Elle goûte son dernier dimanche de l’année au jardin. Demain, ce soir peut-être, le temps tournera, elle le sait.

10 réflexions sur “Les roses fauves de Carole Martinez

  1. J’ai découvert cette auteure récemment, avec Du domaine des murmures, que j’ai beaucoup aimé. Concernant ce dernier titre, tes bémols rejoignent ceux de nombreux lecteurs. Du coup, je poursuivrai ma découverte plutôt avec « Le cœur cousu ».

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