Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway

Editions Le livre de poche – 180 pages
Littérature américaine

L’histoire se déroule à Cuba, dans un petit port près du Gulf Stream.

Manolin accompagne Santiago à la pêche, mais ils n’ont rien pris depuis 84 jours. Les parents de Manolin qui trouvent que Santiago est « salao » ou « salado », c’est-à-dire malchanceux, décident qu’il embarquera sur un autre bateau, celui-ci ramène en effet trois grosses prises en une semaine !

Chaque soir Manolin voit le vieux revenir bredouille, cela lui cause une grande tristesse, il l’aide à remonter la barque, les lignes et le harpon. La voile, usée et rapiécée, roulée autour du mât, figure le drapeau en berne de la défaite. Le jeune garçon lui trouve de quoi manger et prend soin de lui, il a peur de le voir « partir », il n’est pas question de pitié, mais d’amour et de respect.

MON AVIS : 

Découvrir Ernest Hemingway à travers ce texte, c’est un peu comme prendre une main tendue pour monter sur un bateau en pleine mer. Chavirer aux côtés du vieil homme, comprendre sa vision du monde, toute en nuance et en pudeur, toucher du doigt l’humilité et la combativité dont il fait preuve face aux éléments. Le récit s’ouvre sur les liens qui unissent le vieil homme à un jeune garçon, parabole du passage de l’enfance à l’âge adulte mais aussi de la transmission des vieilles traditions de pêche. Mais la majorité du récit se passe en mer, entre l’homme et la nature, sa force vieillissante et ses chimères perdues. Le vieil homme et la mer pourrait être une image, mouvante comme la mer, perdue au loin, comme une vision de la perte des repères traditionnels au profit de la modernité, la perte du rapport de l’homme à la nature, la confrontation de ce dernier face aux courants et aux éléments.
L’oeuvre est courte mais d’une grande richesse. Malgré quelques passages qui peuvent sembler un peu long, l’ensemble du récit garde une grande richesse de thèmes et conserve une universalité salutaire. 

Quand le vieil homme avait-il atteint l’humilité ? Il était bien trop simple pour le démêler. Mais il savait qu’il l’avait atteinte. Sa vraie fierté, il ne l’avait nullement perdue.

4 réflexions sur “Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway

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