La géante de Laurence Vilaine

Editions Zulma – 188 pages
Littérature français
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Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l’hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle est un peu sorcière, a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu’on ne peut rien attendre du ciel, et n’a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier.

Soudain surgit dans sa vie l’histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l’amour qui porte ou qui encombre. Elle s’ouvre au pouvoir des mots.

MON AVIS :

Récit d’une solitude paré d’un rêve d’amour, La géante évoque la rudesse de la vie solitaire d’une femme vivant à la montagne. Puis survient l’inattendu, une correspondance entre deux amants, le vécu de leur séparation découverte dans l’indiscrétion de leurs lettres, leurs échanges passionnés. Un thème plutôt classique qui, malgré la beauté des correspondances, semble parfois un peu long dans son approche des personnages.
Un peu comme La géante est immuable, la vie de la narratrice apparaît chargée de lenteur et d’une routine imposante. Dommage pour ce récit qui aurait mérité peut-être plus de légèreté et de douceur mais qui n’est pas pleinement parvenu à me convaincre.

La guerre battait son plein, il ne voulait personne dans les rangs. Il n’y avait pas de rang. Lui seul et le silence dont il avait fait son arme. Il voulait tout éteindre, le volume en même temps que la lumière et le bruit du monde, jusqu’aux mots sur le papier qui bruissaient trop fort. Plutôt se taire quand on n’a rien à offrir et aucune promesse à faire – il m’a remerciée, a baissé les yeux et refermé sa porte.


Je ne sais rien de l’absence, ni de la peur de l’absence, mais je sais derrière la vitre l’amour qui prend toute la place, qui fait oser les mots qu’on ne pensait jamais dire et offrir le plus nu de soi-même, qui fait acheter des fleurs et des robes légères pour s’accrocher à l’espoir de jours meilleurs.

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