Le vampire de Ropraz de Jacques Chessex

Le-Vampire-de-Ropraz

Editions Grasset – 108 pages
Littérature suisse

En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d’une méningite. Un matin, on trouve le couvercle du cercueil soulevé, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Horreur. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme, chacun épiant l’autre au cœur de l’hiver.

MON AVIS :

C’est une histoire particulièrement sordide que nous raconte Jacques Chessex. Une oeuvre, précise et particulièrement minutieuse qui relate, avec un réalisme troublant, la folie terrienne, la crasse du petit peuple, les superstitions campagnardes.
Mais au-delà de l’intérêt que suscite le livre sur la fascination meurtrière, la solitude des êtres et les fantasmes du peuple, le roman de Jacques Chessex apparaît cru et d’une grande violence, parfois malsaine et souvent repoussante, que ce soit par ses propos autant que dans les images qu’il produit. Une oeuvre particulièrement sordide et difficile à terminer à cause d’un contenu cru et sans équivoque.

C’est l’heure de te mettre en marche, Dracula, maître de l’ombre, par les bourgades et les campagnes ! Toi qui connais tous nos gestes, nos haltes, nos hésitations, qui boiras le sang de nos filles et les fouilleras, les dévoreras, avant que l’aube ne te repousse dans ton incroyable repaire !


On dit le vampire de Ropraz, note Mahaim dans le registre de ses observations, c’est une simplification populaire et terrifiée pour le violeur, le nécrophage, l’épouvantable mangeur de morts. Dans ces déserts, le symptôme du vampire durera tant que cette société sera victime de la crasse primitive : saleté des corps, promiscuité, isolement, alcool, inceste et superstitions qui infestent ces campagnes et créeront d’autres foyers d’exactions sexuelles et d’horreur sans merci.

Challenge Justice II

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