La Virginienne de Barbara Chase-Riboud

La virginienne

Editions Albin Michel – 356 pages
Littérature américaine

Thomas Jefferson, le troisième président des États-Unis et l’auteur de la Déclaration d’Indépendance, eut pendant trente-huit ans une maîtresse, la belle et mystérieuse Sally Hemings, une esclave quarteronne avec laquelle il vécut jusqu’à sa mort. Cette liaison étrange et passionnée commença alors que Sally Hemings avait à peine quinze ans.

MON AVIS :

Si la petite histoire se mêle habilement à la grande dans ce roman fleuve de Barbara Chase-Riboud, les personnages manquent parfois d’épaisseur, d’humanité et de corps. Difficile donc pour le lecteur d’éprouver une empathie constante à leur égard. Le tableau que dresse l’auteur de ses personnages souffre par ailleurs de quelques longueurs et d’un trop grand nombre de protagonistes. Même si l’histoire de l’esclavage de ces hommes, inhumaine et révoltante, irrigue les pages de ce roman, l’ensemble aurait pu gagner en rythme et en profondeur. Une petite déception pour ce roman qui contenait pourtant tous les ingrédients d’un témoignage abolitionniste, une oeuvre d’amour passionné et de destins brisés et révoltés.

Que Jefferson eût aimé Sally Hemings, il n’en doutait pas. Que Sally Hemings l’aimât était moins clair, puisqu’elle n’avait pas eu le choix. C’était cela, la tragédie. Qu’un amour si anormal ait changé le cours de l’Histoire, qu’il ait sans aucun doute empêché Jefferson d’employer son pouvoir et son génie à faire pencher la balance contre l’exclavage au lieu de se faire complice de ses aspects les plus ténébreux, les plus passionnés, voilà bien qui était tragique…


Elle et Martha, écrasées de chaleur, étaient assises, formant un cercle de complicités étranges propres au Sud : la concubine et fille, la maîtresse et l’esclave, la tante et la nièce. Trois femmes qui reflétaient chacune à sa façon la complexité des rapports et des liens de parenté qui les unissaient.

-Challenge romancière américaine (chez Miss G)

20 réflexions sur “La Virginienne de Barbara Chase-Riboud

    • C’est grâce à la quatrième de couverture (et parce qu’une amie me l’a conseillé) que j’ai décidé de découvrir ce livre. Ma déception est d’autant plus grande mais je crois que c’est parce que nous avons lu « autant en emporte le vent » trop récemment que j’ai moins apprécié celui-ci. Impossible de ne pas comparer.

  1. Je l’ai lu il y a longtemps et je n’en garde pas grand-chose ! C’est terrible ces immenses sagas souvent vides de l’essentiel… « Autant en emporte le vent » est dans la même veine (en mieux) mais le film a peut-être aidé à sauver le livre et en faire le roman culte qu’il est devenu ! 😉

    • Tu trouves ? Peut-être que le film a aidé le roman (impossible de ne pas associer les personnages du film et du livre) mais le livre contient quand même tout et reste très bien écrit je trouve.

  2. Merci pour cette critique. Ce roman fleuve avait au départ tout pour me plaire à moi aussi mais tu n’es pas assez enthousiaste … j’ai trop de livres à lire et autant de nouvelles envies !!

    • Comme je te comprends, tu as raison de te recentrer sur tes vraies envies ! C’est aussi ce qui nous laisse un bon goût dans la lecture (et qui sait, bientôt une prochaine LC 😉 )

    • Je ne saurais que trop te conseiller de lire « autant en emporte le vent », il réunit tous les ingrédients (et en plus, on pourra en reparler 😉 )

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