Jessie de Stephen King

Jessie

Editions Le Livre de poche ou France Loisirs – 390 pages
Littérature américaine

Par curiosité, par amusement, par amour peut-être, Jessie s’est longtemps prêtée aux bizarreries sexuelles de Gerald, son mari. Puis un jour, elle s’est rebellée. Débattue. Avec une violence qu’elle ne soupçonnait pas. Et à présent la voilà nue, enchaînée à un lit, dans une maison perdue, loin de tout. Un cadavre à ses pieds… Un mauvais rêve ? Non. L’horreur ne fait que commencer. Et jamais le maître de l’épouvante ne nous a encore emmenés aussi loin dans la terrifiante exploration de nos phobies et de nos cauchemars…

MON AVIS :

Nouvelle plongée dans l’univers démoniaque de Stephen King, Jessie met en scène un huis clos aussi stressant que terrifiant. Un monologue qui, s’il ne peut se départir de certaines longueurs, n’en reste pas moins finement mené, sous la plume vive et angoissante de l’auteur.
Ici, Stephen King nous dévoile ses angoisses les plus intimes et se glisse, entre trouble et épouvante, dans la peau d’une jeune femme torturée. Si l’on retrouve un peu de l’écriture de Joyce Carol Oates dans cette oeuvre (influence réciproque ?), notamment à travers l’utilisation de la forme italique pour refléter les pensées de son personnage principal et ses voix intérieures, le maître de l’horreur pousse plus loin les portes du fantasme et nous plonge dans un huis clos gore, sombre et sordide.
Un livre vraiment terrifiant et sanglant qui a le mérite de susciter chez le lecteur de nombreux sentiments.
Une oeuvre à réserver aux lecteurs avertis qui nous plonge dans une réclusion sombre, poignante et dérangeante.

S’entendre ainsi crier faillit déclencher un nouvel accès de panique irraisonnée. Le plus effrayant n’était pas l’absence totale de réaction de Gerald, mais cette présence toute proche de la panique, qui tournoyait dans son esprit comme un rapace autour du feu de camp vacillant allumé par une jeune femme perdue, loin de ses compagnons, au coeur d’une forêt ténébreuse.

18 réflexions sur “Jessie de Stephen King

  1. Je ne l’ai pas encore lu celui là ! J’en avais lu le résumé il y a longtemps mais j’avais préféré commencer par les plus connus. Il a l’air assez dur… mais je le mets dans ma petite liste de lecture ! 🙂

    • C’est vrai qu’il est assez dur et on se surprend à ressentir parfois un certain malaise malgré des passages un peu longs… Je ne peux que te le conseiller parce qu’il tient quand même ses promesses 🙂

    • Moi qui ne suis pas trop sensible, j’ai eu des moments un peu oppressants… Pas sure que ce soit le livre idéal pour mieux connaitre Stephen King. Je te conseillerai peut-être « 22/11/63 » qui est vraiment très bien !

  2. Je pense que si ce livre marque tant les esprits, ce n’est pas parce qu’il est gore, encore moins parce qu’il est réellement effrayant… Il nous plonge dans un malaise malsain, explorant le monde des traumatismes de l’enfance et des maladies psychologiques, et c’est fait avec un sens si aiguë du détail qu’on s’y croit, qu’on est Jessie, enfermée toute seule avec ses démons intérieurs, entre hallucinations et réalité… Donc oui, il est percutant, il est choquant, il est très dur, mais il n’est pas effrayant… C’est en grande partie pour cela que je l’ai aimé…
    En tout cas, merci beaucoup pour cet avis constructif et impeccablement bien écrit 🙂

    • Merci à toi pour ta réponse argumentée. Pour en revenir au côté effrayant du livre, je pense que peu de livres parviennent à recréer cela… C’est une sensation personnelle pour le lecteur et parvenir à créer ce lien entre l’écrivain et son lecteur, par un grand sens du détail comme tu le dis si bien, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est au final un livre dérangeant, parfois gore, pour moi, effrayant et parce qu’il suscite tous ces sentiments ou seulement certains d’entre eux, il est vraiment à part…

  3. Après la lecture de cet ouvrage, j’ai eu peur plusieurs fois de ce que je pouvais découvrir dans les coins de ma chambre, le soir, alors que tout est dans le noir… Ce livre est vraiment effrayant ! Stephen King est comme toujours très doué pour nous mettre la trouille 🙂

    • Je t’avoue que je ne me souviens pas précisément de la dernière partie mais je me rappelle d’un passage où elle aperçoit « quelque chose » dans le coin de la pièce où elle est prisonnière.. Et à ce moment là, très précisément, je me souviens avoir pensé que seul King pouvait parvenir à rendre si effrayant ce passage et à rendre poreuse la frontière entre le réel et le possible imaginaire… Très impressionnant. tu as déjà écrit ta chronique ?

      • Je m’en souviens maintenant, effectivement, je préfère aussi quand le doute est laissé à l’appréciation du lecteur. C’est la même chose dans les films, j’aime quand le film n’est plus seulement une proposition du réalisateur mais devient l’expérience du spectateur qui l’accueille avec sa sensibilité et son ressenti. C’est la même chose en littérature…

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