Moonlight de Barry Jenkins

moonlight
Film américain – 1h51

Avec Alex R. Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes

Après avoir grandi dans un quartier difficile de Miami, Chiron, un jeune homme tente de trouver sa place dans le monde. Moonlight évoque son parcours, de l’enfance à l’âge adulte.

MON AVIS :

Évoquer le passage de l’enfance à l’âge adulte est un pari risqué et attendu, surtout quand on évoque l’enfance dans les ghettos sur fond de commerce de drogues et de réussite par l’argent. Ici, Barry Jenkins en fait un moment intime, délicatement mis en lumière sur fond de paysages de Floride où se côtoient soleils couchants et immensité de l’océan.
Cependant, et malgré une réelle volonté de tordre le cou aux clichés du genre, le réalisateur ne parvient jamais à convaincre et offre une vision souvent attendue de son sujet.
En effet, et malgré une volonté de faire de ce récit une oeuvre intime et évolutive, le film manque parfois de lisibilité quant à son sujet. Certains personnages disparaissent sans parvenir pleinement à prouver le rôle qu’ils ont joué dans la construction du jeune Chiron et la forme du triptyque, souvent utilisée pour montrer l’évolution d’un personnage, crée ici une déconstruction qui, au final, dessert le film.
De la même manière, la mise en scène qui alterne entre caméra posée et caméra subjective superpose des plans parfois maladroits. Enfin, et malgré une interprétation très juste de la part de chaque comédien, ce sont les personnages eux-mêmes qui se perdent dans l’énergie tragique de leurs renoncements créant ainsi un effacement regrettable. Le jeune Chiron aurait peut-être mérité un développement plus construit et plus intense. Son mutisme volontaire, allié à une mise en scène parfois malheureuse auront eu raison du sujet du film et de son propos pourtant engagé.

– Bande annonce

14 réflexions sur “Moonlight de Barry Jenkins

    • Je l’ai trouvé inutilement long en réalité et pas assez percutant pour le sujet qu’il se propose de traiter. C’est vraiment dommage parce que le film en soi est engagé… Je regrette aussi la disparition de certaines personnages qui intervient de manière un peu brutale 😉

    • Peut-être quelles critiques s’affinent au fur et à mesure des semaines qui suivent la sortie du film. Elles étaient très bonnes il y a quelques temps 😉

  1. Enfin vu et finalement assez déçue même s’il ne s’agit pas d’un mauvais film. Mais je rejoins pas mal ton avis : les ellipses finissent par desservir le film : dès qu’on commence à s’attacher au personnage, BIMMMM on nous enlève tout ce qui est mis en place. Et puis ça m’a paru looong.

    • Tout à fait d’accord avec toi ! On n’a que très peu le temps de s’attacher aux personnages secondaires et c’est dommage parce que le personnage principal (enfin les personnages) ne parviennent jamais tout à fait à nous émouvoir… Et puis, comme tu le dis, c’est loooonnnng. Un Oscar au final plus politique que cinématographique je trouve. (Bon, de ce point de vue là, c’est tout de même une bonne chose…)

      • Disons qu’on est arrivé à un tel point de racisme dans le cinéma qu’on en arrive là…

      • Au final, heureusement que ce genre de prix existe. Après, faire la part entre le politique et le prix que doit vraiment recevoir un film pour ses qualités… Ca devient parfois compliqué (bon, là en l’occurrence, il n’y a pas de soucis…)

      • Je suis un peu partagée sur cette question – OOOH CA FERAIT UN BON DEBAT CA !!

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