L’épuisement de Christian Bobin

Editions Le temps qu’il fait – 118 pages
Littérature française

«Je m’égare un peu, ce livre ressemble de plus en plus à ce que ma mère me disait en me voyant sortir, mal coiffé : tu ressembles à l’orage. Ce livre ressemble à l’orage, mais, somme toute, une promenade sous la pluie n’est jamais mauvaise, la joie y vient avec la peur.»

MON AVIS :

Continuer de réfléchir dans une bienfaisante solitude aux beautés du monde et de l’Homme, c’est le défi que propose Christian Bobin dans ce nouveau récit monde. Une succession de pensées, un hommage toujours renouvelé aux attentes, aux non-dits, aux petits riens qui peuplent nos vies.
Le langage de Bobin est toujours juste, pesé, d’une précision d’horloge. Le coeur délicat de cet horloger du temps qui passe et nous traverse, cogne fort même s’il dérive parfois vers des considérations hors du cheminement de toute pensée.
Peut-être est-ce voulu mais l’aspect décousu de ce recueil en fait une oeuvre singulière parfois difficile à suivre. Un morceau de poésie qui ravira les amateurs de cet auteur, en ce qu’il conserve sa délicate analyse du monde, mais qui n’est selon moi pas son oeuvre la plus percutante.

Qui marche en effaçant ses pas ? La bonté.

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Ce que je tiens de mes parents, je le tiens de la contemplation du mouvement de leur vie. La plénitude silencieuse de mon père fumant une cigarette dans le retrait d’une cuisine m’a plus informé sur la vie que toutes morales sonores.

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Qui a vu un petit enfant éclater de rire a tout vu de cette vie.